
Ce site a été sélectionné par la Mission Patrimoine 2021. Il bénéficiera du soutien financier de FDJ et du ministère de la culture.
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Intérêt patrimonial
Cette villa est une des réalisations emblématiques de l’architecture moderniste en Martinique (1927-1968), période d’invention d’un usage noble et poétique du béton armé, qui a marqué une rupture dans le paysage architectural existant. Dans les années 1930, la production moderniste est stimulée par la commande publique (Lycée Schoelcher, Hôpital Clarac, Observatoire volcanologique du Morne des Cadets, etc.) et voit la construction de nombreux immeubles privés. Construite en 1935 par Louis Caillat, l’un des principaux architectes de ce courant sur l’île, pour l’industriel Marcel Didier, la villa Didier en est l’un des bâtiments les plus intéressants. Caillat réalise pour cette grande maison familiale une composition symétrique autour d’une entrée, mise en scène par un escalier monumental et un porche à auvent audacieux, surmontée d’une rotonde à l’étage. Les fenêtres en plein-cintre de la façade sur rue sont ornées de clés en forme de consoles Art-déco tandis que la ferronnerie de la porte est décorée de motifs géométriques reprenant les lignes droites et courbes adoptées pour l’ensemble de l’édifice.

Projet de valorisation
Après avoir appartenu à la famille Didier durant plusieurs décennies, la villa a été acquise en 2017 par un couple de jeunes Martiniquais. Composée de cinq unités de vie indépendantes, la partie centrale est devenue leur résidence principale, tandis que les quatre autres appartements seront destinés à une maison d’hôtes ou un gîte, mais aussi, de manière privilégiée, à l’accueil d’artistes en résidence en sur l’île. Ils mettront à disposition de leurs hôtes une documentation sur l’architecture moderniste en Martinique grâce au recensement de l’ensemble du patrimoine bâti existant ou disparu de ce courant architectural réalisé par l’Association pour la défense et la promotion de l’Architecture moderniste en Martinique.

État de péril
L’édifice a considérablement souffert des assauts du temps et du climat. L’absence d’étanchéité est la cause principale de sa forte dégradation, avec un réseau d’évacuation des eaux pluviales dégradé entrainant une stagnation préjudiciable de l’eau en divers points du bâtiment (dalles des toits-terrasses et des terrasses extérieures devenues poreuses, pied du bâtiment, etc.) et une disparition totale par endroits de la peinture des façades. Combiné à une importante pluviométrie tropicale, cela a conduit à la corrosion des aciers et à l’éclatement des bétons. Des chutes de béton en ont résulté, rendant l’habitat dangereux pour les occupants.
Les désordres touchent également les menuiseries qui ont souffert de la pluie autant que des termites. Les réseaux électrique, d’eau et d’assainissement défectueux, vétustes et hors normes sont à reprendre en intégralité. Les sols intérieurs en carreaux de ciment ou granito, descellés ou cassés par endroits sont à restaurer.

Nature des travaux
- Reprise des bétons et aciers endommagés (extérieur/intérieur)
- Etanchéité des toits et toits-terrasses
- Restauration des menuiseries et d’une partie des serrureries
- Reprise des dalles, sols et escaliers extérieurs et sols intérieurs
- Reprise du système d’évacuation des eaux pluviales
- Mise aux normes des réseaux (électricité, eau, assainissement)
- Destruction des rajouts postérieurs à la construction initiale
- Aménagement des espaces extérieurs et restauration des jardinières, murets en pierre et four à pain
- Renforcement du mur de soutènement en pierre
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